On respire parce qu’on a besoin d’oxygène. L’apport de l’oxygène se fait dans le ventre de la mère par le placenta. C’est lors de sa naissance que le bébé passe à une respiration aérienne. Jusqu’à l’âge de trois mois, la respiration du nourrisson est nasale (par le nez). Un cycle respiratoire correspond à une inspiration (absorber de l’air) et une expiration (rejeter de l’air). Jusqu’à 12 ans, le nombre de cycles dépend de chaque enfant. Ensuite, il est de 12 à 20 cycles par minute. Bien sûr, ce sont nos poumons qui nous permettent de respirer. C’est un mouvement naturel et réflexe auquel nous ne prêtons plus attention. Il est possible de respirer par la bouche et par le nez. Heureusement d’ailleurs ! En effet, si notre nez est bouché nous avons une seconde voie possible. Pendant notre sommeil les deux sont également possibles.
Il faut s’assurer d’une bonne ventilation nasale le plus tôt possible.
Respirer par le nez permet de sentir mais aussi filtrer, réchauffer et humidifier l’air inspiré avant son entrée dans les poumons. La ventilation nasale permet également la thermorégulation cérébrale.
Pour que la muqueuse nasale effectue son travail, il faut une cloison droite et des cornets non gonflés pour guider l’air sans tourbillon dans la gorge avec une vitesse de 10 à 50 km/h.
La langue doit pouvoir se positionner au palais, sans pression. Ce sont cette position haute de la langue avec la respiration nasale qui vont permettre l’élargissement du palais, une croissance osseuse harmonieuse. Puis à leur tour vont favoriser la ventilation nasale.
Si notre nez est bouché, nous allons ouvrir la bouche, notre langue se placera en position basse, la ventilation sera buccale.
Bouche ouverte, hyperextension de la tête (notamment pendant le sommeil), position basse de la langue, anomalies de croissance faciale (hypo développement du maxillaire supérieur…), mauvais alignement des dents, infections ORL (otites, rhumes, angines à répétition…) cernes, fatigue, difficultés de concentration et mémorisation, gingivite, bouche sèche, douleurs musculaires et articulaires au niveau de la tête, nuque, dos… Ce sont des troubles qui touchent toutes les générations.
On rappellera les principaux signes pouvant évoquer un syndrome d’apnées obstructif du sommeil : sueurs intenses, cauchemars, énurésie (pipi au lit), agitation, oreiller humide, siestes prolongées en journées et bien sûr, ronflements ou blocages respiratoires.
Le risque de développer des apnées du sommeil est augmenté si : enfant né prématurément, asthme chronique, environnement tabagique, surpoids, une personne dans la famille est atteinte d’apnées du sommeil.
Attention le syndrome d’apnées hypopnées du sommeil sont responsables d’accidents cardio-vasculaires, hypertension, diabète, fatigues importantes, augmentation des risques d’accidents notamment de la route…
Il existe des raisons anatomiques favorisant la respiration buccale au détriment de la respiration nasale.
Ce sont pendant les 4 premières années de la vie que la croissance crânio-faciale est la plus importante. L’allaitement favorise la croissance harmonieuse des bases osseuses, contrairement au biberon.
Une alimentation nécessitant un effort masticatoire est importante pour le développement des arcades. En effet, une alimentation molle ne permet pas l’activation de croissance des bases osseuses ni une éruption favorable des dents.
Il est capital d’apprendre à son enfant à se moucher efficacement, ceci est possible et indispensable dès un an.
Jouer avec un loto des odeurs, faire la cuisine, constituent aussi des activités stimulantes pour la respiration nasale.
En cas de doutes sur des troubles du sommeil, des allergies ou des problèmes respiratoires, il est important de consulter son médecin traitant, mais aussi des spécialistes : ORL, pneumologue, allergologue, orthodontiste.
L’ORL pourra évaluer et diagnostiquer si ces troubles nécessitent un traitement médicamenteux et/ou chirurgical (malformations, amygdales, végétations, pathologies respiratoires). Le pneumologue pourra réaliser en milieu hospitalier une polysomnographie. L’allergologue évaluera les allergies. L’orthodontiste interceptera les para-fonctions (succion pouce, langue…), réalisera un traitement orthopédique précoce (disjoncteur intermaxillaire, gouttière fonctionnelle…) afin de rattraper le déficit de croissance. En fin de croissance osseuse ou chez l’adulte, un traitement ortho-chirurgical peut-être réalisé afin de récupérer la ventilation nasale, l’harmonie des bases osseuses, une occlusion dentaire fonctionnelle. Les patients sont également orientés auprès de l’orthophoniste, le kinésithérapeute spécialisé en rééducation maxillo-faciale, experts de la cavité buccale et de ses fonctions. Après un bilan approfondi, l’orthophoniste ou le kinésithérapeute, accompagnera le patient, à tout âge, dans l’acquisition de cette ventilation nasale et d’un bon positionnement lingual.
L’ostéopathe permet également d’optimiser la fonction ventilatoire par son travail sur les structures anatomiques en lien avec cette fonction.